Devenir un imparfait heureux : les mots de douceur

Un jour, j’ai fait une découverte : ce que je pense de mon binôme, il le devient. Si je me lève du pied gauche et que je suis de mauvaise humeur, lui aussi s’agace. Si je me lève du pied droit et que je suis de bonne humeur, il devient agréable. Mon humeur est contagieuse. Mon binôme est mon miroir.

Plus tard, j’ai remarqué qu’il y avait une petite voix à l’intérieur de moi qui parle tout le temps et qui se passe de mon consentement pour se faire entendre. J’ai aussi remarqué que c’est elle qui conditionne mon humeur. Souvent, quand je prête l’oreille à ce qu’elle dit, je constate que, bien souvent, elle critique, elle dit du mal. Bref, elle juge. Et, la première personne à qui elle s’en prend, c’est moi-même. Elle me reproche : « tu n’aurais pas dû faire ça » ou encore « tu as été trop comme ceci ». « C’est trois fois rien ce que cette voix dit dans ta tête », me diriez-vous, mais moi, je trouve que chacun de ces jugements durcit mon cœur. Cette petite voix, c’est celle de l’esprit de colère. Nous pouvons facilement le reconnaitre. C’est lui qui crée nos humeurs négatives, c’est lui qui nous fait froncer les sourcils et serrer les mâchoires. C’est lui aussi qui nous incite à courir partout ou parler fort pour faire les importants.

Pour mon frère, pour mon binôme, j’ai décidé de me mettre à l’écoute d’une autre voix dans mon cœur, celle de l’esprit de douceur, parce que je veux plutôt lui offrir la contagion de ma bonne humeur que celle de ma colère. L’esprit de douceur, lui aussi, est facile à reconnaître, il donne le sourire et les yeux gentils alors, à son tour, l’autre a envie de sourire. L’esprit de douceur a plein d’autres vertus. Il donne une paix intérieure qui calme les courses effrénées et nos emplois du temps surchargés. Alors, le soir, nous nous couchons moins fatigués. La journée, il nous offre ses bouffées d’amour qui nous réconforte et nous plonge dans la joie sans raison. Pour cultiver l’esprit de douceur, il suffit de se dire les mots qui disent du bien de soi ou des autres.

Comment faire ? C’est simple. Je me suis accordé le droit de ne pas être un saint, je ne peux pas me retenir de dire du mal, c’est tellement humain. Céder à l’esprit de colère fait partie de mes imperfections chroniques et je ne pourrais jamais en empêcher la manifestation.  Alors, plutôt que de lutter contre l’esprit de colère, je me sers de lui. Dès que je m’entends penser ou dire du mal, je me pardonne d’avoir cédé. Souvent, je cherche même un geste de tendresse pour moi-même. Alors, seulement, je me tourne vers l’esprit de douceur qui habite aussi dans mon cœur et je lui demande de m’indiquer le bien que je pourrais dire ou penser là maintenant. Je l’écoute et je me dis les mots silencieux ou je les dis à haute voix jusqu’à ce que mon cœur se remplisse de douceur.

Cela me fait tellement de bien que parfois, je me surprends à me dire : « heureusement que tu penses du mal sinon tu n’aurais pas l’occasion de dire du bien ». Alors, merci mon binôme, mon frère de m’avoir permis tout ce chemin. Ce sont les mots de bien que je me dois de te dire.